A l'atelier

Repères biographiques

Soazig Bourbon est née en 1984, à Saint-Brieuc en Bretagne.

2000-10          Au collège puis au lycée, Soazig éveille sa créativité en se passionnant pour les cours d’arts plastiques. Elle se rend fréquemment dans des expositions et développe son sens de l’observation par le croquis. Le travail d’esquisse fait aujourd’hui entièrement partie de son processus créatif. Amoureuse de la mer, elle passe des heures à choisir avec soin des coquillages sur la plages. C’est à cette époque qu’elle achète sa première Dremel pour assembler ses trouvailles en bijoux.

2008-10          Elle décide de se lancer sans attendre dans la profession qui l’anime. L’artiste se forme pendant deux mois en Allemagne auprès de joailliers renommés. Elle apprend l’exigence dans le travail et s’imprègne de cette esthétique singulière et sans concession qui caractérise la joaillerie allemande. Elle obtient ensuite un CAP art et techniques de la bijouterie-joaillerie.

2010-15          À la suite d’une présentation spontanée, elle intègre l’atelier fabrication-création du toulousain Marc Deloche. Architecte de formation, ce dernier transpose la bijouterie-joaillerie hors de ses codes traditionnelles. De cette posture, elle retient la liberté de création.

2016               Après 5 années à réaliser les pièces d’un autre, le besoin se fait sentir de révéler sa propre créativité. Elle installe son entreprise au Pays basque et développe une ligne de bijoux marquée par une grande liberté d’expression.

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Démarche artistique

La liberté d’expression caractérise en premier lieu le travail de Soazig. De sorte que l’exploration est permanente tant dans le choix et l’association de matériaux que dans la recherche de formes. Son point de départ est l’observation de la nature, du vivant qu’elle traduit par l’esquisse. Une gestation sur papier qui lui permet d’affiner, d’approfondir et de s’imprégner petit à petit de sa propre création. Elle mâture, par la répétition du dessin, sa pièce.

croquis ventouses
pêcheur d'étoiles

Figuration narrative et abstraction construite sont les deux lignes esthétiques que Soazig développent. Un pêcheur d’étoiles adossé à un quartier de lune lance sa canne dans un décolleté et patiente jusqu’à attraper l’astre scintillant. Un poulpe enroule ses tentacules à ventouses autour d’un poignet et se fait bracelet. En un bijou, à la façon d’un petit bas-relief, l’artiste déroule une histoire à la vue de tous. Une façon d’emporter avec soi un peu de poésie et de l’offrir au regard de l’autre.

Formes architecturées, graphiques ou sculpturales sont élaborées de manière à structurer le bijou d’une part, mais également à épouser et souligner la beauté des lignes d’un corps d’autre part. Le collier rigide « Perle dans sa coquille » repose à la base du cou, à la naissance des épaules. Il est formé et mis à la taille de sa propriétaire. Cette juste position provoque chez l’autre un mouvement du regard de haut en bas et de bas en haut qui révèle la grâce d’un port de tête et la délicatesse d’un décolleté. Par le bijou, la sensualité des lignes d’un corps est magnifiée.

Tout comme ses deux directions esthétiques, son mode de production est double. Soit l’artiste traduit une forme (abstraite ou figurative), soit elle se laisse guider par les réactions de la matière sous ses coups. En étant dans le faire, elle se sert de l’intelligence de la main pour se laisser surprendre par l’instinct de ses gestes.

L’esprit de liberté règne dans les pièces de Soazig. Il se matérialise par le choix de matériaux atypiques, véritable parti pris au service de l’enrichissement d’une forme. La noblesse de l’ébène côtoie la force du métal dans une tension graphique qui affirme la vitalité de la nature.

la petite françoise
bague articulation
bijoux argent

Ce n’est pas par hasard si les bijoux de l’artiste évoquent de petites sculptures. En effet certains d’entre eux sont élaborés grâce à une technique ancestrale inventée par les égyptiens. Il s’agit de la fonte à la cire perdue. Ce procédé nécessite de sculpter la cire en taille directe, c’est à dire par retrait de matière. Elle affectionne particulièrement ce savoir-faire (de moins en moins répandu), car s’il est d’une grande exigence, il offre, dans le même temps, un large champ de possibles. Par ailleurs il vient combler ce que ne lui permet pas le travail de la forge du métal. Soazig maîtrise un autre procédé que l’on doit une nouvelle fois au peuple égyptien : le cloisonné, pour l’émaillage des bijoux. Il requiert une grande minutie, c’est pourquoi peu de personnes l’utilisent.

Chaque nouvelle création naît de l’audace de l’artiste qui travaille au-delà des codes de la joaillerie traditionnelles.

bloc de cire
poulpe
outils

Un grand merci à Virginie Baro qui a écrit ce texte après m’avoir rencontré. Il est plein de poésie et met en lumière mon travail grâce à ce magnifique travail de conteuse d’artistes. Lien vers son site ici